Shuichi Kaminari ~ « L’orage a envahi le ciel, l’éclair s’est fait d’un grand cri bref, et les richesses de la foudre se répandent »

Shuichi Kaminari

« L’orage a envahi le ciel, l’éclair s’est fait d’un grand cri bref, et les richesses de la foudre se répandent »
-  Yves Bonnefoy -

MUTATION

Électro-Foudre :

Shuichi est doté d'une mutation liée à l'électricité. Réveillée en lui par la Foudre, il a choisi le nom de Raiden comme nom pour son alter-égo.

Il est capable de manipuler l'électricité sous toutes ses formes. Il peut donc l'absorber, la stocker en lui, la projeter en rafale, la contrôler, tout simplement.
Il est également capable de se dématérialiser en électricité pure et ainsi voyager dans les câbles électriques

Quand il s'ionise lui-même, il est capable de changer sa tenue et ses cheveux prennent alors une couleur blanche irisée de bleu ce qui lui permet de cacher son identité de civil. Il masque en général ses yeux à la manière de Zorro.

BIOGRAPHIE

Je m’appelle Shuichi Kaminari et je suis né il y a vingt-sept années de cela dans le berceau culinaire du Japon, la belle Osaka.

Je relis cette ligne et j’ai l’impression de lire un mauvais roman, le genre de livre qui résume un homme en quelques mots, quelques lignes couchées sur le papier. Je ne suis pas doué pour dévoiler par écrit ce que je suis, qui je suis ; mes pensées, me décrire. Je crois que chaque personne est un ensemble tellement complexe de choses et d’éléments qu’il n’est pas toujours possible de déterminer ses choix, sa direction et sa manière de réagir quand un fait inattendu se présente à lui. Surtout qu’il ne faut pas oublier que tout individu porte un masque en toute circonstance et que ce masque peut changer en fonction de la personne qui se trouve devant lui. Qui peut se targuer de se montrer totalement transparent ? Qui peut dépasser le fait de paraître, qui peut dire que la première impression qu’il va donner à une personne est vraiment qui il est ?

Je pense que personne ne le peut.

Je vais toutefois vous laisser quelques pistes pour essayer de cerner la personne que je pourrai être pour vous, la personne que vous voyez aujourd’hui devant vous.

Mes premières années ? Je les ai passées dans ma ville natale. Fils d’un père célibataire, ma mère ayant été emportée par la maladie dans mes jeunes années. Dire que mon père l’a bien vécu serait un mensonge. La vie n’a pas été facile pour nous au début. Il était, je pense, dur de vivre sans elle. Mais mon père a essayé de m’élever de la manière dont il le jugeait bon.

Mon père Yusuke Kaminari, était dans sa jeunesse un coureur de rue (streetracer) d’exception et il semblerait que j’ai hérité de ses gènes. Lorsque je livrais le tofu familial de notre boutique en soirée, je filais comme le vent sur nos routes de montagne, appliquant presque sans y penser les techniques que mon père me distillait.

La vie aurait pu durer ainsi éternellement, suivre son petit bonhomme de chemin. Etudiant le jour, je travaillais à mi-temps dans une station-service tout en dépannant mon père avec les livraisons de sa petite échoppe de traiteur dès que j’étais disponible. Bien sûr lorsque je dis que cela pouvait durer éternellement, je n'avais pas imaginé rester étudiant toute ma vie, mais j'avoue que jamais je n'aurai imaginé ce qui m'est arrivé.

Je m’en souviens encore comme si c’était hier, le ciel ce soir-là était sombre et le temps à l’orage. C'était l'année de mes dix-neuf ans et mon père m’avait envoyé faire une livraison. Somme toute une situation on ne peut plus normale et banale. J'avais envie de faire vite. Je voulais rentrer avant que l’orage ne pète. Ma série et mon repas m'attendaient, je n'avais pas envie de trainer. Ce n'était pas par peur, non, mais combien de fois n'avais-je pas entendu des gens être bloqués de l'autre côté de la montagne et n'avoir pas pu rentrer à cause du temps ?
Si j’ai pu déposer ma précieuse cargaison sans encombre, le retour fut tout de même tumultueux. Ma voiture aurait cent fois pu tomber au fond d'un ravin ou glisser, mais malgré la vitesse, je la tint d'une main de maître et je pus rentrer sans encombre à la maison.

C’est à la sortie de la voiture que l’impensable s’est produit : la foudre est tombée sur moi. Pas un centimètre à côté, pas juste me frôler, non, vraiment purement et littéralement sur moi. Si j'étais un mauvais humoriste, j'aurai pu dire que j'avais eu un coup de foudre, au sens propre du terme. Elle m’a enlacé, percuté, rempli. Je n’ai fait qu’un avec elle, et elle a changé quelque chose en moi. En un instant mes sens se sont embrasés et je n’étais plus juste Shuichi Kaminari. J’étais Elle. J’étais la Foudre. Parfois je me dis que mon nom de famille écrivait déjà ma destinée car après tout Kaminari, veut dire tonnerre, éclair, et de manière plus littérale le grondement des dieux.

Certains pourraient dire que tout ceci n'est que mensonges et qu'il m'aurait été impossible de survivre en pareille situation, et pourtant je peux vous dire que tout est vrai et que je suis bel et bien là. Pourtant, loin d'être comme dans les films, ma vie n'a pas pour autant changée. Premièrement, je n'en ai parlé à personne, pas à mon père, pas à un ami, pas à une folle dingue voulant me confectionner des fringues, à personne. J'ai continué ma petite vie tranquille, à un détail prêt. Dès que je le pouvais, je testais jusqu'où je pouvais aller et... j'avoue, j'ai cherché sur internet des tonnes d'informations, des idées folles à tester, des défis que je voulais me donner à relever. En une phrase : j'explorais mes capacités et je tentais de déterminer ce que j'étais devenu.

Je sais que dans notre société actuelle, avoir un pouvoir: une mutation ou un alter, n'est pas rare mais je sais aussi que mes parents semblaient être des gens tout à fait normaux. De plus je n'ai pas développé de pouvoir à cinq ans dans la catégorie Alter ne semblait pas être la mienne. S'il fallait donc que je coche une case, cela devait être celle de la mutation. Alors j'ai cherché, dans le grenier, dans les vieux livres de famille, les carnets que nous ancêtres nous avaient laissé... et j'ai trouvé quelque chose. Une sorte de journal intime qui parlait d'un être qu'elle avait rencontré, un dieu ou un démon maniant la foudre. Un homme qu'elle avait aimé et qui n'avait fait que passer. Cela remontait à bien longtemps, cinq, six ou peut-être sept générations et c'est alors que je compris que j'étais le fruit d'un atavisme.

Je n'ai pas été m'enregistrer pour devenir un héros des temps modernes, pas plus que je n'ai viré mauvais, je suis resté moi-même mais j'avoue que lorsque quelqu'un crie le soir dans la nuit, je ne tourne pas les talons, je vais voir, je vais aider et pour cela je me masque et je me change. Je tiens bien trop à ma liberté que pour me mettre une chaine à la patte ou un collier à mon cou. Je ne veux devenir le chien de personne.

Mes nouveaux pouvoirs découverts n'ont pas mis un frein à mes études et j'ai terminé avec brio à l'université d'Osaka un double cursus de chirurgien-généticien, spécialisé sur les mutations avec deux ans d'avance.

Bien que j'aurai voulu ne pas laisser mon père seul, j'ai trouvé une place de titulaire au grand hôpital universitaire de Tokyo et j'ai déménagé à la capitale en avril 2022, cela fait donc déjà deux mois.